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Formaliser une démarche environnementale

 

Formaliser une démarche environnementale

 La réussite de la mise en place d’une démarche environnementale au niveau d’une entreprise est conditionnée par le respect de certaines formalités. Dans cette perspective la norme ISO 14001 constitue une bonne feuille de route pour une organisation qui souhaite mettre en place une culture et un système de qualité environnemental. Détail des étapes à suivre.

La première étape porte sur l'analyse du contexte de l'organisation. Commençons par analyser les parties prenantes de l'écosystème de l'entreprise  

De qui s’agit-il ? Il s'agit des actionnaires, des créanciers, des régulateurs, des employés, des clients, des fournisseurs et de la communauté dans laquelle l'entreprise opère. Cette analyse doit également inclure les personnes concernées, ou qui se considèrent concernées, par l'impact de l'entreprise sur l’environnement et le capital social.

 

A noter : Lors de l'identification des parties prenantes, la direction doit prendre en compte chaque activité commerciale et chaque site d'exploitation. Certaines parties prenantes, comme les actionnaires, peuvent être communes à toutes les activités ou à tous les sites. D'autres, comme les communautés locales, varieront en fonction de l'emplacement et de l'activité de l'entreprise.

 

Quels sont leurs attentes et besoins ? Après avoir identifié les parties prenantes, il est nécessaire de procéder à une description documentée des besoins et des attentes actuels et futurs des groupes ainsi constitués. L’objectif est d'analyser comment les activités de l’entreprise affectent chaque groupe, de manière positive ou négative. 

 

A noter : Cette démarche peut révéler des attentes contradictoires. Par exemple, les clients peuvent exiger de nouveaux produits respectueux de l'environnement, tandis que les employés peuvent craindre qu'une telle politique ne menace leur emploi. Les actionnaires, quant à eux, peuvent se méfier du rendement de leur investissement. L'analyse des parties prenantes peut donc être un moyen utile d'identifier les zones de conflit potentiel entre les groupes de parties prenantes avant qu'elles ne se matérialisent.

 

 

Quels sont les outils pour identifier les parties prenantes : la matrice de matérialité ?  On peut s’appuyer sur la matrice de matérialité. Elle permet de hiérarchiser les enjeux économiques, financiers, sociétaux et environnementaux. Les enjeux sont classés par importance (majeurs, cruciaux) et par catégorie (social, environnement, gouvernance, …). De ce fait, on obtient :

  • Les attentes des parties prenantes
  • L’impact de ces enjeux sur ses activités

Exemple : Un exemple pertinent dans cette analyse est le cas pratique de l’entreprise Bouygues Construction.

 

Une fois les parties prenantes identifiées et le couple attentes/besoins défini, passons à la définition des objectifs de développement durable

Exemple d’objectifs :

 

  • Intégrer les considérations environnementales dans la prise de décision (marketing, commercial, R & D) ;
  • Identifier et évaluer les risques (sociaux, environnementaux, économiques) afin de réduire ou d’éliminer les conséquences négatives ;
  • Se conformer à toutes les exigences légales (normes, labels) ;Etablir un programme de protection de l’environnement et fixer des KPIs mesurables (protection d’une espèce animale) ;
  • Dans la mesure du possible, éliminer ou réduire tous les rejets nocifs / matières dangereuses pour l’environnement (avec objectifs et calendrier) ;Mettre en place des filières de réemploi, recyclage, réduction ;
  • Publier un rapport annuel résumant les activités environnementales (livre blanc) ;
  • Travailler en collaboration avec vos fournisseurs, clients, partenaires, sous-traitant afin d’atteindre conjointement des normes environnementales plus élevées ;
  • Fournir régulièrement des communications aux employés afin de les sensibiliser aux enjeux et de les intégrer dans les défis

 

 

 

A noter : Il est important que les objectifs de développement durable soient clairs, concis et mesurables. En fixant ces objectifs, la direction devra déterminer le niveau d'agrégation approprié. Par exemple, un objectif pourrait être de fixer des cibles de performance mesurables pour la réduction des déchets sur tous les sites d'exploitation. Cet objectif serait ensuite soutenu par des objectifs plus détaillés pour chaque site d'exploitation.

 

Ces objectifs sont-ils viables ? Une fois les objectifs de développement durable établis, la direction doit comparer ses stratégies concurrentielles et financières à ces objectifs. Dans certains domaines, les stratégies commerciales seront cohérentes avec les objectifs de développement durable. Dans d'autres, les stratégies existantes peuvent être incomplètes ou en conflit avec eux.

 

 

A noter : Il est important de s'assurer que les objectifs de développement durable établis complètent les stratégies concurrentielles existantes de l'entreprise. En d'autres termes, le développement durable doit apporter une dimension supplémentaire à la stratégie de l'entreprise. Il fournit à la direction un point de référence supplémentaire par rapport auquel les stratégies et les performances de l'entreprise doivent être évaluées.

 

Le concept de développement durable doit être intégré dans les politiques et les processus d'une entreprise si celle-ci veut respecter les principes du développement durable.

  • A noter : Cela ne signifie pas inventer de nouvelles méthodes de gestion. Il s'agit plutôt d'une nouvelle orientation culturelle et des améliorations importantes des systèmes, des pratiques et des procédures.
La gestion de ce type de changement exige un leadership exemplaire par la direction.
  • A noter : Les cadres supérieurs, direction générale et le conseil d’administration doivent participer activement au processus.   Ils doivent montrer l’exemple et donner le ton au reste de l’organisation. Une fois que le conseil d’administration et la direction  générale ont établis leurs objectifs de développement durable, ils devront communiquer aux différents groupes des parties prenantes les objectifs.
La structure organisationnelle de l’entreprise doit ensuite être adaptée pour déterminer qui doit assumer la responsabilité des objectifs de développement durable (responsable, délégué).
  • A noter : Dans certains cas, des comités de gestion de l’environnement ont été mis en  place. Dans d’autres entreprises certains ont mis en place un département/service spécifique.

C’est à la direction qu’il appartient de mettre en œuvre et tenir à jour une politique environnementale et définir les rôles de chacun.  

 

La deuxième étape porte sur la formalisation de la démarche.

 La réussite dépend de la planification des actions. 

  • La différence entre une démarche réussie et une démarche peu efficace est cette capacité à définir un ou plusieurs plan(s) d’action élaboré avec des jalons à atteindre et des objectifs à respecter.
  • Tous les éléments listés ci-dessus doivent être pris en compte pour atteindre les résultats escomptés, ou encore prévenir ou réduire les effets indésirables. Il convient de planifier des actions pour traiter les aspects environnementaux significatifs, au moins pour être en conformité avec les règlementations en vigueur en fonction des risques et opportunités identifiés.
  • Par exemple : s’assurer qu’aucune substance sur la liste des substances REACH ne soit utilisée dans la production, ou intégrer progressivement la matière recyclée.
  • Lors de la planification de ces actions, l’organisme doit prendre en considération ses options technologiques ainsi que ses exigences financières, opérationnelles et commerciales.
  • Pour cela il est nécessaire de fixer des indicateurs d’évaluation (KPIs). Ceux-ci doivent être pertinents au regard de la matérialité des enjeux de l’entreprise et des parties prenantes

 

 

A noter : Ces KPIs doivent également favoriser la transformation des activités de l’entreprise. Il s’agit, à travers leur mise en œuvre, de réinventer la notion de performance afin d’y inclure la mesure de l’impact sociétal et environnemental et d’obtenir ainsi une compréhension élargie du ROI et de la profitabilité des activités.

 

Le choix des KPIs est crucial. Ils doivent être sélectionnés en fonction de la valeur ajoutée qu’ils apportent et limités en nombre, pour faciliter le reporting et susciter l’adhésion à la stratégie durable.Une entreprise peut produire des KPIs environnementaux en utilisant des faits et des chiffres déjà à sa disposition, tels que :

  •  les factures d'énergie
  •  les factures d'eau
  •  les registres d'achats
  •  la consommation de carburant ou le kilométrage des véhicules
  •  les factures de gestion des déchets
  •  les reçus de voyage.

 

A noter : Un KPI environnemental doit être accompagné des informations sur la raison de son inclusion (son objectif et son impact) comment les informations ont été obtenues et calculées si des hypothèses ont été formulées. Les indicateurs clés de performance environnementale doivent être dans un format comparable, afin que les performances puissent être évaluées dans le temps et par rapport à d'autres entreprises.

 

 

 

Conclusion


Une fois la stratégie, les objectifs et les actions définis. Il est nécessaire de déterminer les ressources à la fois humaines et matérielles qui seront alloués pour que le déploiement de la stratégie soit une réussite.

Communication interne : l’entreprise doit également s’assurer que ses employés soient informés et formés sur sa politique environnementale, les principaux enjeux et l’importance de leur implication dans la démarche.

https://www.youtube.com/watch?v=aBM9IPY2rwg (le ¼ d’heure d’environnement de la FFB)

Pour les entreprises déjà bien avancées dans la démarche, il est conseillé de réaliser un pré-audit pour la certification ISO 14001 grâce au document disponible ici :